dimanche 29 mai 2011

Au frais à Da Lat









Quoi de neuf depuis deux semaines ? Pas mal de route, mais aussi de longs arrêts pour prendre le temps.






La dernière fois que j'ai posté un message (pas le Viet Quizz), j'étais en route pour Quy Nhon. Souvent, le matin, le paysage ressemblait à ça.

Quy Nhon est une ville de 260 000 habitants, peu fréquentée par les touristes occidentaux. Ceci explique des prix plus que raisonnables pour l'hôtellerie (j'ai pu m'offrir un 4 étoiles pour moins cher qu'un Formule 1) et une ambiance sympathique, sans sollicitation permanente pour acheter tout et n'importe quoi.

J'ai également continué mes découvertes culinaires, j'essaie modérément, je ne suis pas particulièrement intrépide de ce point de vue. En tout cas, ce poisson était excellent.

Quy Nhon est aussi à peu près au centre de l'ancien royaume des Cham. On trouve le long de la route des tours immédiatement reconnaissables. Les Cham étaient bouddhistes (ci-dessus la déesse Mahisamardini, 12ème s.). Les aléas de l'histoire ont fait qu'aujourd'hui ils habitent dans le delta du Mekong principalement (donc beaucoup plus au sud) et sont musulmans.

J'ai quitté Quy Nhon et sa baie après quelques jours, en direction de Nha Trang, étape repos suivante. Un autre paysage typique, les rizières avant que le riz ne soit planté : c'est moins photogénique que le vert.

Je pensais que lundi dernier serait ma dernière journée sur l'infâme route n° 1 et cela m'a motivée pour arriver rapidement chez Ralph et Nga, un couple australo-vietnamien, rencontré par l'intermédiaire d'un site de couch-surfing pour cyclistes. Après 740 km, dont environ 520 sur la route n° 1, leur accueil et leur générosité ont regonflé le physique et le moral à bloc. Comme ils ont accepté de m'accueillir quatre jours, ils ont dû prévenir la police de ma présence chez eux. Au Vietnam, cela ne fait pas partie des habitudes d'accueillir des étrangers chez soi.

Ce fut donc ma semaine bichonnage : massage, bain dans une source d'eau chaude, sortie en montage et bain dans la rivière (totalement hors circuits touristiques), une journée en bâteau dans la baie de Nha Trang.

Sur les conseils de Ralph et après avoir consulté les blogs d'autres cyclistes, j'ai fini par revenir sur ma décision d'emprunter la nouvelle route vers Da Lat (col à 1600 m), j'y étais dès lors pour 50 nouveaux kilomètres sur la route n° 1. C'était néanmoins une sage décision. Vendredi donc, j'ai enfin retrouvé une petite route de campagne, très agréable à vélo, avec un paysage aride complètement différent de ce que j'ai vu jusqu'à présent.

Puis, samedi, hier, j'ai fait une étape d'anthologie. Au programme le col Ngoan Muc - appelé col Bellevue par les Français - (980 m) en partant de Tan Son (120 m). Environ 15 km de montée sur une route asphaltée à 10 %. Deux heures et demie d'ascension. Heureusement, la pente n'est pas raide. Oui mais voilà, mon objectif du jour se situait à 1475 m d'altitude. Les dix derniers kilomètres (sur 90 au total) sont donc également en montée. Il eut été sage de s'arrêter vers le 65ème kilomètre, mais je ne suis pas toujours très sage. Je suis arrivée exténuée, car pour parfaire le tableau, pendant les dix derniers kilomètres, la pluie était au rendez-vous. Que dire ? je n'ai pas été très raisonnable, mais je suis plutôt fière d'avoir fait cette étape.

Me voilà donc à Da Lat. Dire qu'il fait frais est très relatif. A vue de nez, il fait environ 25°. Beaucoup de bâtiments ont une architecture qui rappelle la présence des Français, et quelques personnes parlent encore la langue de Marguerite Duras (ben oui, pourquoi toujours Molière ?). Ce dimanche midi, je suis allée dans un restaurant "international", ils passaient des chansons françaises, ça m'a fait tout drôle. Il faut dire que depuis trois mois et demi, je parle beaucoup plus anglais que français (et ce n'est pas près de changer), alors quand la voix de Dalida chantant "Besame mucho" envahit un lieu public, je me demande ce qui se passe. Autre nouveauté, je suis à la recherche d'une ceinture : sport + chaleur + nourriture équilibrée = je flotte dans mes pantalons.

mercredi 18 mai 2011

Viet Quizz # 2

Une devinette : quels sont les deux moyens d'avoir de la bière fraiche au Vietnam ?


Une petite illustration : "Caméra Café" en vietnamien, ça existe

lundi 16 mai 2011

Visites, plages et vélo











Je vous ai laissé la semaine dernière à la citadelle de Hue. Le lendemain, je suis allée visiter d'autres monuments fameux de l'ancienne capitale impériale.


Tout d'abord, trois tombeaux magnifiques. J'ai eu la chance de pouvoir visiter le plus somptueux presque toute seule, car il était tôt. En voici un petit extrait (à droite).


Je vous présente l'empereur Khai Dinh (statue de taille réelle, le monsieur mesurait 1,53 m). La forêt que vous voyez est à l'intérieur d'un des monuments qui comprend des temples, des pièces d'eau, plusieurs tombeaux au sens strict, pas mal pour reposer en paix. En réalité, l'empereur a fait transformer son palais en lieu de recueillement après sa mort.

A Hue, il y a aussi une pagode célèbre dans tout le Vietnam, la pagode Thien Mu.

Après avoir vu tous ces monuments magnifiques, j'ai repris la route vers le sud en faisant étape dans un lieu assez exceptionnel, malgré qu'il soit mal mis en valeur, Cam Lo, situé entre un lagon et une plage de sable blanc. Un peu de carte postale... Vous ne verrez pas beaucoup de photos de plage sur ce blog : quand j'y vais, c'est pour me baigner, et dans ce cas, je n'emporte pas mon appareil photo. Néanmoins, je confirme que les plages sont belles et l'eau d'une température tout à fait agréable.

Le lendemain, j'étais sur mon vélo dès 6h25 pour entamer mon étape du jour avec au programme, dès le départ, un col. Le col Hai Van (nuage de mer), culmine à 496 m. Si vous avez bien lu le paragraphe précédent, vous avez compris que je suis partie du niveau de la mer. En lui même ce col n'est pas trop difficile à franchir quand la visibilité est bonne (ce qui était le cas), la difficulté vient de la chaleur. Mais bon, à 8 heures j'y étais, avec cette magnifique vue sur Danang. De plus, en haut, la température était beaucoup plus agréable qu'en bas. Il me restait alors une bonne cinquantaire de kilomètres avant d'atteindre la charmante petite ville de Hoi An où j'avais décidé de faire une grosse pause. C'est un grand rassemblement de touristes, toutefois cela n'ôte rien au charme désuet d'une ville dans laquelle il fait bon se promener. L'on peut y visiter de vieilles maisons où se mélangent les influences vietnamienne, chinoise et japonaise. Et à l'intérieur, il peut y avoir de magnifiques poissons.

Après avoir consacré une journée à la visite de My Son, principal vestige de la civilisation Cham, mais surtout presqu'intégralement détruit pas les Américains pendant la guerre, et une autre journée (enfin plutôt une demi-journée, faut pas exagérer quand même) à la plage, j'ai repris la route dimanche. C'était la récolte du riz. Plein de monde dans les rizières ; certains paysans font tout à la main et d'autres ont des machines pour les aider. Rien qu'en passant à travers les rizières, je sentais l'émulation. Ce qui est étonnant, c'est de voir en l'espace d'une vingtaine de kilomètres, des paysans qui récoltent, d'autres qui retournent déjà la terre (franchement, retourner une rizière à la bèche, c'est un travail de galérien) et d'autres qui sèment. Je rappelle que plus au nord, on était encore assez loin de la récolte (au nord, il y a deux récoltes par an, au sud, il y en a trois, au centre je ne sais pas...)

J'ai aussi pris le temps de faire le point sur le parcours qu'il me reste jusqu'à Saigon. C'est avec plaisir que j'ai constaté que je n'ai pas besoin de faire de grandes étapes. Même si je me suis habituée, la chaleur est encore un facteur à prendre en compte pour l'organisation de la partie vélo. Tant que je peux faire des étapes de 70 km, tout va bien. Au-delà, cela devient éprouvant.

Et en arrivant dans l'hôtel du jour, j'ai retrouvé des objets qui m'interpellent depuis mon arrivée. Il y a presque toujours des sandales à disposition dans les chambres (même les plus miteuses), et souvent on leur a infligé ce traitement : pourquoi ? oui pourquoi ? si vous avez des idées, je suis preneuse.


Pour finir en beauté ce message, et pour la troisième fois sur ce blog, je souhaite la bienvenue dans ce monde où le vélo a été inventé au petit Paulin. Sa maman Anouk, son papa et sa grande soeur sont très heureux.

dimanche 8 mai 2011

Xin chào











= hello. Au début, c'était le seul mot que je connaissais. Puis j'ai appris le nécessaire pour manger ("poulet", "boeuf", "soupe de pâtes de riz", "riz", "merci" etc), le nécessaire pour payer ("combien ça coûte ?"), et le nécessaire pour discuter ("je ne comprends pas" - ce n'est pas tout de savoir poser une question, il faut encore comprendre la réponse).

Cette semaine a été marquée par beaucoup de route en traversant de beaux paysages, dès que la route principale a pu être évitée. Sur la route, on croise toutes sortes de véhicules transportant tout ce qu'on peut imaginer (poules, cochons, canards, chiens, vivants ou morts, et du matériel de toutes sortes), des vaches, des buffles. En s'arrêtant pour la soupe du matin, on peut être un peu surpris de ce qu'on trouvedans l'échoppe, et pour la pause, on peut se faire servir du jus de canne à sucre.


Dans la partie centrale du Vietnam que je viens de traverser, il y a beaucoup d'églises. Certaines me rappellent une petite région sympathique de l'est de la France. Malgré qu'elles soient situées à quatre kilomètres de la mer de Chine.


Le moyen d'éviter la route n° 1, c'est d'emprunter le "Chemin Ho Chi Minh" (DHCM), route de légende qui a permis de transporter des biens entre le Nord et le Sud du pays pendant la guerre contre les Américains. C'est beaucoup plus vallonné que la route n° 1, mais il y a beaucoup moins de trafic. En zigzagant entre la montagne et la mer, j'ai passé six jours sans voir un occidental. Du côté montagne, j'ai été confrontée à la pauvreté. A vélo, on est plongé dans la vie quotidienne des habitants des lieux traversés, qu'on le veuille ou non. Je dois avouer que cela m'a secouée. Le plus beau paysage ne peut pas compenser le sentiment d'injustice mélé d'impuissance que j'ai ressenti.


Heureusement, il y a aussi des endroits merveilleux et la capacité des Vietnamiens à développer leur pays ne fait aucun doute pour moi. Je précise que les petites routes de campagne sont très agréables pour les cyclistes, à condition d'avoir les oreilles grandes ouvertes et d'être prêt à accélérer instantanément lorsqu'on entend un, voire deux (un de chaque côté) chiens arriver au grand galop.

J'ai fait étape dans la charmante ville de Dong Hoi (complètement détruite pendant la guerre), au bord de la mer. De là, je suis allée visiter la grotte de Phong Nha, située dans un écrin d'une beauté saisissante. Ensuite, j'ai eu la chance de pouvoir entrer dans la grotte "du Paradis", qui a été ouverte au public il y a quatre mois seulement. La grotte mesure 31 km de long (on en visite un), à son point le plus haut, elle fait 100 mètres de haut. C'est énorme. C'est aussi la plus belle grotte que j'ai vue à ce jour (tous pays confondus).

Hier, retour sur le "chemin Ho Chi Minh", avec la traversée de l'ancienne zone dimilitarisée (quand le Sud et le Nord du Vietnam étaient séparés). Une grande belle route vide pendant près de 90 km. Je n'en croyais pas mes yeux. J'en ai même pris des photos (du vide)...


Et aujourd'hui, me voilà à Hue, haut lieu de la mémoire du pays. J'ai visité cette après-midi la Citadelle, c'est à dire l'ancien palais de l'empereur. Construit au début du XIX° siècle, il montre une partie du meilleur de ce que ce pays est capable de produire, malgré les importantes destructions infligées par les Français et les Américains.

Ah ! j'ai passé ce matin le millième kilomètre parcouru depuis mon arrivée au Vietnam ; du côté "vélo", la principale difficulté, c'est toujours la gestion de la chaleur. Par chance, il y a des journées où le ciel est couvert (vous aurez noté l'arrivée du ciel bleu sur mes photos) et, de temps en temps, il pleut.

jeudi 5 mai 2011

Mes habits de star...





... en référénce à un commentaire fait à mon précédent message, voici mon look cycliste au Vietnam.


Il y a d'abord la gestion de la poussière qui me donne une allure de pirate.




Ensuite il y a le soleil très fort. Après qu'une dizaine de personnes m'aient conseillé de porter des manches longues, comme tout le monde ici, je me suis mise au goût du jour. Pour la couleur, le blanc, c'est trop salissant, le noir, ça tient chaud, alors j'ai "choisi" une couleur intermédiaire. Je vous laisse apprécier.

dimanche 1 mai 2011

Dans une chaleur étouffante










Eh oui, jusqu'à hier la chaleur était tout à fait gérable, mais aujourd'hui, j'ai cru à un moment que des fontaines s'écoulaient de tous mes pores. J'ai découvert une nouvelle boisson : le thé vert au citron froid (vendu en bouteilles de 50 cl).


Depuis plusieurs jours, j'ai adapté mes horaires au climat. Je fais comme les Vietnamiens (en tout cas ceux que je vois dehors) : je me réveille vers 5h30, je me prépare, je sors de l'hôtel vers 6h pour être au plus tard à 7h sur mon vélo. Jusqu'à hier, cela ne posait pas de problème de m'arrêter entre 13 et 14h, mais aujourd'hui cela aurait été impossible. Evidemment, l'heure à laquelle je m'endors est en conséquence.


Bon, maintenant je reprends le fil de la semaine. Je m'était arrêtée à Ha Long.

Je suis allée faire un tour en bateau, avec une nuit, dans la baie. A cette période de l'année, inutile de penser qu'il y aura du ciel bleu. Néanmoins, le ciel était suffisamment dégagé et j'ai pu admirer le paysage. Je confirme tout ce qu'on dit : c'est un très bel endroit. La baie est habitée par des pêcheurs dont les maisons sont flottantes. Voici l'école. C'est aussi un lieu très touristique. Autant je garde un bon souvenir des 24 heures sur le bateau, autant je garde un mauvais souvenir des habitants de Ha Long qui semblent, pour la majorité de ceux que j'ai rencontrés, principalement préoccupés par le moyen de gagner le plus d'argent possible avec les touristes.




J'ai ensuite pris la route vers le sud. Je dois dire qu'il y a eu une cinquantaine de kilomètres moches, avec de mauvaises odeurs et la poussière (ça, c'est permanent). Le genre qui fait que je me suis demandée ce que je faisais là.


Mais, après Hai Phong, j'ai pu emprunter une route de campagne et cela a commencé à devenir sympa. De temps en temps, il faut traverser un pont flottant (3 à ce jour). Ajoutés aux routes par endroit en mauvais état, mon vélo doit enfin montrer qu'il est un vrai vélo tous chemins.



Puis je suis arrivée à Ninh Binh (une "petite" ville de 130 000 habitants - en Nouvelle Zélande, sur l'île du Sud, une ville c'était 40 000 habitants...) Je suis allée visiter Tam Coc, la "Ha Long des terres". C'est un très bel endroit, très calme, et les chèvres circulent au seul endroit où elles le peuvent (en bas, c'est soit la rivière, soit la rizière). Après cette journée tranquille, j'ai repris la route vers le sud hier en faisant un petit crochet par Phat Diem, où l'on trouve une cathédrale mélange de style sino-vietnamien (avec quelques petites références européennes - la cathédrale, c'est la deuxième tour).




J'ai quelques journées de vélo devant moi. Quand je prends une pause au bord de la route, cela ressemble en général à ça. Et de temps en temps, un panneau me rappelle le régime politique du pays.

Je commence à m'habituer à toutes les nouveautés ; je commence aussi à savoir où chercher quoi. Néanmoins, il ne se passe pas un jour sans que je me pose une cinquantaine de questions sur le pourquoi du comment. Il ne se passe pas un jour (à vélo) pendant lequel au moins une cinquantaine de personnes me disent "Hello". Quand je m'arrête, il est rare que je reste longtemps seule, surtout les jours où les enfants n'ont pas école. Parmi les questions que je me pose : comment, dans un pays communiste, est-il possible qu'il faille négocier tous les prix ? pourquoi, les étrangers doivent-ils payer plus (j'ai testé) ?


Mais quand, le dimanche 1er mai, à 8h30 du matin, je me fais dépasser par une course cycliste, dans une circulation incontrôlée : les bras m'en tombent.

Et enfin, pour ceux qui ont oublié la géographie du Vietnam, voici une carte. Comme vous l'avez compris, mon projet est de ralier Ho Chi Minh City (Saigon) après être partie de Hanoi.



Un de mes buts pour la semaine qui vient : trouver une solution pour sécher le linge. C'est un vrai casse-tête.