jeudi 30 juin 2011

Into the wild (and back)

Comme je n'ai pas pu poster toutes les photos que je voulais dans le précédent message, je fais une petit session de rattrapage.
Je suis maintenant sur la côte ouest de l'île de Vancouver, à Ucluelet. C'est un peu le bout du monde, mais au Canada, même au bout du monde, il y a internet.
Je rencontre régulièrement des cerfs et des biches, très peu effarouchés par la présence humaine. Certains savent traverser la route en faisant attention aux voitures.
Les paysages sont magnifiques. La nature semble si puissante qu'en tant qu'être humain, je me dis qu'il faut mieux faire avec elle que contre. Je vous montre des photos avec le soleil, parce que c'est vous, mais le temps est très humide par ici, il fait plus souvent gris et la pluie n'est jamais loin. Et je vous rassure, contrairement au film et au livre ("Into the wild"), j'ai bien l'intention de revenir.

dimanche 26 juin 2011

Sea to sky

C'est le nom de la route que j'ai emprunté pour le début de mon aventure au Canada. Avec un nom pareil, le cyclotouriste ne peut pas résister.
Avant cela, j'ai passé un très agréable week end avec Andrew et Amanda qui m'ont accueillie chez eux. J'ai pu aller voir Amanda jouer la finale de sa saison de hockey, j'ai adoré. Le numéro 11, c'est elle. Andrew de son côté m'a aidée à faire fonctionner ma nouvelle acquisition : un GPS. Après les soucis rencontrés au Vietnam, je me suis dit que peut être j'aurai besoin de ce genre d'appareil en Afrique du Sud et que le Canada et les Etats-Unis me serviraient à m'entraîner. Heureusement que Andrew était là. Il a fait en une matinée ce que j'aurais mis des jours à comprendre (et encore, je ne suis pas sûre que j'aurais tout compris). Maintenant, mon guidon ressemble presque au cockpit d'un avion.
Voici Andrew et Amanda, vous les rencontrerez peut être cet été sur les routes françaises (nord-sud en passant par Nancy et la vallée du Rhône, jusqu'à Toulouse). Vous pouvez vous arrêter pour les saluer, ils ont le coeur sur la main.
Lundi, j'ai donc quitté la ville pour un plongeon dans la nature, vers le nord, en direction de Whistler, un des lieux olympiques des derniers jeux d'hiver. Montagnes, chutes d'eau, animaux sauvages. La "Sea to sky highway" est encore plus belle dans le sens nord - sud. L'auberge de jeunesse de Whistler, installée dans le village olympique, est la plus luxueuse que j'ai vue à ce jour. Whistler sera le point le plus au nord de mon voyage (50°7'15' N).
Cela a été aussi l'occasion de tester ma tente. Eh oui, j'ai décidé, pour cette partie du voyage, de faire du camping. Pour l'instant, le seul soucis, c'est qu'il fait un peu frais pour la saison et cela se sent en particulier la nuit.
De retour de Whistler, j'ai pris le ferry pour la Sunshine Coast et la route qui m'a menée, hier, sur l'île de Vancouver. Pour vous donner une idée des distances, l'île de Vancouver mesure 500 km du nord au sud et 100 km d'est en ouest. Et pourtant, quand on regarde la carte du Canada, elle a l'air toute petite. Entre le continent dont la côte est dentelée et les îles, j'ai déjà pris trois fois le ferry, et ce n'est pas fini.
Bon, maintenant, les problèmes techniques : vous ne pouvez plus écrire de commentaires, moi non plus. Et pour la saisie des messages, tout ne fonctionne plus... Je voulais mettre plus de photos, elles disparaissent. Il y a eu une mise à jour du site et depuis ça fonctionne moins bien qu'avant. J'espère que cela va s'améliorer.

samedi 18 juin 2011

Tout est bien qui finit bien

Petite frayeur en récupérant les bagages à Vancouver : Xena n'est pas arrivée avec moi. Elle est restée bloquée à Guangzhou (Chine) où j'ai fait une courte escale. La courte escale explique que les agents de l'aéroport n'ont pas eu le temps de transférer cette grosse boîte.
Pendant 24 heures, j'ai pensé que la dernière image que j'aurai d'elle serait peut être ce carton en train d'être chargé dans l'avion qui a fait la liaison Saigon - Guangzhou.
Puis un message de l'aéroport m'a appris que le vélo arriverait probablement vendredi. Ce qui a été le cas. Ouf ! c'est qu'on s'attache à ces bestioles. Le carton était cabossé et à moitié ouvert, mais le vélo n'a rien, à part la sonnette qui n'a pas terminé le voyage entière.
En dehors de cette petite mésaventure, j'ai appris en débarquant que j'avais fait le vol inaugural de la ligne Guangzhou - Vancouver ouverte par la China Southern. Comité d'accueil (tous les passagers ont reçu un petit drapeau canadien), télévision et tout et tout. Le buffet était uniquement pour les VIP. C'est peut être ce qui explique le prix très intéressant que j'avais eu pour le billet. Autre bonne surprise : je n'ai rien payé pour les bagages (entre rien et 185 €, il y a une marge !)
Mais je n'en avais pas fini avec les bonnes nouvelles ce 15 juin : c'était le jour de la finale de la Stanley Cup (hockey). Vancouver était finaliste et toute la ville était en ébullition dès le début de l'après-midi. Ambiance très sympathique et bon enfant jusqu'à la fin du match (vers 20 h). Après, les casseurs ont cassé... Vers 22 h j'ai regardé par ma fenêtre, j'ai vu tout ce monde dans la rue. Dix minutes plus tard, voilà ce qu'il en restait. Beaucoup de dégats. Les habitants de Vancouver ont eu vraiment honte que ces images fassent le tour des journaux télévisés. Le lendemain, des dizaines d'entre eux se sont portés volontaires pour nettoyer. Au fait, Vancouver a perdu contre Boston (4 - 0).
En attendant l'arrivée de Xena, j'ai rencontré Andrew et Amanda, deux cyclotouristes habitant Vancouver qui vont bientôt partir pour la France. Alors nous échangeons tous les renseignements possibles, et c'est bien agréable. Je profite aussi de ces quelques jours pour visiter la ville qui semble mériter sa réputation de ville où il fait bon vivre.

mardi 14 juin 2011

A côté de la carte postale

Je suis très causante ces jours-ci : d'abord j'ai le temps, et ensuite, il y a des messages auxquels je réfléchis presque depuis mon arrivée.
Celui qui vient, j'y réfléchis depuis longtemps. En effet, jusque là, je vous ai montré plein de belles choses sur le Vietnam et je n'ai pas eu besoin de me forcer. Maintenant, par honnêteté intellectuelle, je veux faire un petit point sur ce qu'il y a parfois juste à côté des belles choses. C'est le fruit de l'observation d'une modeste cyclotouriste et rien de plus. J'ai vu plusieurs blogs d'autres voyageurs qui n'évoquent pas les difficultés de ce pays. Il en ressort une image aspetisée et incomplète de ce pays en développement.
J'ai déjà évoqué la pauvreté dans un message précédent, je n'y reviendrai pas.
Un des défis que doit affronter le Vietnam, c'est l'industrialisation à marche forcée. On voit donc des usines modernes cotoyer des exploitations de matière première qui pourraient être la transposition directe de ce qui existait en Europe au XIXème siècle.
Le parent pauvre dans cette avancée économique, on peut s'en douter, c'est l'environnement. Il y a d'un côté l'utilisation des ressources à outrance (carrières et forêts) et d'un autre côté, la gestion des déchets. Sur cette photo, on voit une carrière située à une trentaine de kilomètres de la baie d'Ha Long (elle-même protégée). Encore un ou deux ans et le paysage sera totalement aplani. Je ne donne pas de leçon, je regrette seulement que pour une société comme pour les individus, l'expérience ne se transmette pas.
Pour ce qui est des déchets, autant on peut voir des Vietnamiens vivant de la récupération et du tri, autant les déchets quotidiens sont jettés un peu n'importe comment (à part dans les quelques grandes villes qui parviennent à mettre en place un ramassage des ordures). Le long de la route numéro 1, dont j'ai souvent parlé, il y a un dépôt d'ordure environ tous les kilomètres. Et entre les dépôts d'ordure, des restes de sachets ou de bouteilles en plastique, partout. En revanche, les abords des "petites" routes sont en général propres.
On peut également trouver une jolie ville, avec une jolie baie, une jolie plage, dont les deux-tiers sont parfaitement propres (nettoyés) et le tiers restant ressemble à cela. On ne voit pas la bouche d'égoût sur la photo, ni les enfants qui jouent au foot juste en-dessous.
Autre conséquence du développement économique qui avance vitesse "grand V", le réseau routier n'est pas adapté à la circulation. La fameuse route numéro 1, une deux fois une voie le plus souvent, recueille les enfants qui vont à vélo à l'école par milliers, les motos, les transports en commun (la camionnette "Mercedes-Sprinter" n'a jamais aussi bien porté son nom qu'ici), les camions de toutes tailles (jusqu'au transport de containers). A cette inadaptation du réseau s'ajoute une manière de conduire qui entraîne officiellement 11 400 morts par an (officieusement beaucoup plus). Le Vietnam a la particularité d'autoriser les véhicules les plus lourds à rouler plus vite que les véhicules les plus légers (y a-t-il un autre pays où cela existe ?). Voici le panneau des limitations de vitesse pour un secteur "hors agglomération". En agglomération, le principe est le même. J'ai pu faire un petit résumé photographique de l'interprétation vietnamienne du code de la route.
Comment ça il y a quatre personnes sur la moto au centre ?
Qui du taxi ou des motos n'est pas à sa place ? Personne.
Pour ceux que cela intéresse, je me suis amusée à faire une description complète de la circulation au Vietnam. Comme ça, quand je reviendrai dans dix ou vingt ans, je pourrai faire la comparaison. Et cette petite fille pourra me raconter tout ce qu'elle aura vu évoluer avec une vitesse incroyable. Car, s'il reste à ce pays de nombreux chantiers à lancer ou à achever, une chose est sûre, il y met un dynamisme à toute épreuve.
Un paragraphe pour les éventuels cyclotouristes qui lisent ce blog. Je confirme qu'il faut absolument éviter la route n° 1. Or, à ce jour, il n'existe aucune carte permettant de le faire sur toute la longueur. La solution, c'est Gérard qui me l'a donnée. Ce sont les moyens les plus modernes de navigation : le GPS et la photo satellite. Sur la photo satellite (Google Earth), on peut voir les routes secondaires, et grace au GPS on trouve son chemin une fois sur le terrain.
Dernier clin d'oeil avant de quitter l'Asie : les grigris sont toujours là.

dimanche 12 juin 2011

Les chiffres

Le départ est tout proche, Xena est emballée, c'est le moment du bilan chiffré, accompagné des photos illustrant l'ambiance de ces derniers jours.
J'ai parcouru 2250 km à vélo en vingt-sept jours, soit une moyenne de 83 km par jour (sept étapes de plus de 100 km). La plus longue étape mesurait 120,06 km. La meilleure moyenne : 21,23 km/h sur 93,44 km (les connaisseurs apprécieront). Le fait que le Vietnam soit plat en grande partie explique ces bons chiffres du point de vue sportif. Qu'est-ce que ça doit être sans la chaleur !
Du point de vue de la mécanique, un seul (micro) soucis : un rayon cassé sur la roue arrière. Je ne sais pas comment. Néanmoins, Xena va subir un check-up complet à Vancouver, elle a maintenant 5 000 km au compteur (depuis son achat). L'humidité tropicale a mis à mal certains éléments qui montrent des taches de rouille.
J'ai fait plus de 1 900 photos, écrit plus de cinquante pages dans mon journal de bord.
La bonne affaire, c'est du côté du budget que je la situe. Le budget "Vietnam" représente 57 % du budget "Nouvelle-Zélande", sans folie ni économies de bout de chandelle.

samedi 11 juin 2011

Deux manières de dire la même chose

L'une en Nouvelle-Zélande, l'autre au Vietnam.
Pendant que vous méditez sur la différence culturelle, je m'en vais vous conter mon aventure "communicationnelle" de vendredi matin.
Mon objectif étant de faire laver mon vélo dans l'un des innombrables ateliers de nettoyage de motos que compte une ville comme Saigon, j'ai demandé à la réceptionniste de me traduire par écrit la phrase : "Où puis-je faire laver mon vélo ?" Après avoir fait une course dans un autre quartier, je montre mon papier à un premier monsieur. Première réaction : cela le fait rire, deuxième réaction : il ne sait pas. Très étonnée par sa réponse, je vais un peu plus loin, je montre mon papier à un deuxième monsieur. Première réaction : cela le fait rire, deuxième réaction : il ne sait pas. Encore plus étonnée, je m'adresse à un vendeur de motos. Première réaction : cela le fait rire, deuxième réaction : il ne sait pas. Là, je me dis qu'il y a un problème. Tous les Vietnamiens roulent ou ont roulé en moto. Il est IMPOSSIBLE que trois Vietnamiens de suite ne sachent pas où trouver un nettoyeur de motos. J'essaie de faire marcher mes neurones et ma petite expérience de deux mois au Vietnam. Je relis la phrase traduite par la réceptionniste. Elle a écrit : "Où trouver un nettoyeur de vélos ?" Je comprends alors la première réaction. Le vélo étant au plus bas dans l'échelle sociale des moyens de locomotion, il ne viendrait ici à personne l'idée de payer pour en faire nettoyer un (ni peut être même d'en nettoyer un tout court, d'après mes observations). Je comprends ensuite la deuxième réaction. Ils ne connaissent pas de nettoyeur de vélo. Une question = une réponse. Je m'adresse donc à un quatrième monsieur auquel je précise bien que c'est "comme pour une moto" : et voilà ! j'ai ma réponse et je fais laver mon vélo (1,50 US$).

mardi 7 juin 2011

Douce transition
















Je reviens un peu en arrière, car j'en étais restée à Da Lat. Avec l'humidité ambiante et le climat dû à l'altitude, tout semble pousser avec une facilité déconcertante. Dans le Jardin des Fleurs municipal, j'ai pensé qu'il y avait peut être une idée pour le prochain passage du jury des 4 fleurs à Bischheim. La région de Da Lat produit des légumes, du café, des fleurs et semble s'en sortir plutôt bien économiquement ; chaque minuscule parcelle de terrain est utilisée. De plus, dans la mesure du possible, il faut se dépécher de faire ce qu'on a à faire avant 14 heures, car après, avec une régularité de métronome, la pluie tombe, et pas qu'un peu. Au passage, je précise que le café est excellentissime, avec ou sans glaçons. Le climat particulier entraîne une architecture particulière, déjà une touche de Canada ?Plus particulier encore, la "Crazy House de Hang Nga", la maison rêvée d'une architecte locale, qui porte bien son nom et que j'ai adoré. En compagnie de Hong, de l'association à but lucratif des "Easy Rider", j'ai fait un tour en moto qui m'a permis de traverser les beaux paysages des environs de Da Lat et de visiter une plantation de café, un village dont les habitants font partie d'une des minorités du Vietnam, une usine de soie, une ferme de fleurs, des chutes d'eau et de discuter avec un Vietnamien (Hong) qui a vécu les événements dramatiques de la guerre et ses conséquences (34 mois en camp de rééducation en ce qui le concerne, entre autre).

Puis, pour mon départ de Da Lat, j'ai descendu au sec les 10 kilomètres que j'avais grimpé sous la pluie quatre jours auparavant. Sans comparaison...





Sur la route de Saigon, j'ai passé encore une journée au frais, en restant à une altitude supérieure à 1 000 mètres et en visitant les Chutes de Gougah. Le début de la journée suivante était également dans les hauteurs, mais après une descentre extraordinaire de 9 kilomètres, la chaleur était de nouveau au rendez-vous. La descente elle-même est fantastique, et pour mettre du piquant, les conducteurs qui montent n'hésitent pas un instant (ou presque) à doubler sans visibilité.







La circulation est le fait marquant des 90 kilomètres qui précèdent Saigon. Je pensais avoir tout vu au Vietnam en cette matière, eh bien non. Ici c'est pire. Heureusement, pour l'entrée dans la ville j'ai été guidée par Gérard, un Français qui habite presque toute l'année à Saigon que j'avais rencontré il y a trois semaines et qui m'a accueillie chaleureusement. Dimanche, il m'a emmenée faire un grand tour à moto. Nous avons visité Cu Chi, site retraçant les techniques de combat (tunnels, pièges, etc) utilisées contre les Américains. Originalité : on peut tester toutes sortes d'armes de guerre de cette époque ; voici le vendeur de balles, au cas où un lecteur souhaite tirer avec un AK 47, c'est l'endroit.




Depuis, je visite tranquillement Saigon, ville trépidante dont j'apprécie l'ambiance malgré les quelques désagréments, et qui mélange témoignages du colonialisme, architecture vietnamienne traditionnelle et constructions hyper-modernes (aussi connues sous le nom de gratte-ciel). J'ai également commencé à préparer la transition vers la côte ouest du Canada que j'atteindrai le 15 juin. Une chose que je prévois avec certitude : je vais grelotter en atterrissant (environ 18° ces jours-ci à Vancouver contre 31° à Saigon - avec une température ressentie de 37°-).


PS : malheureusement, je n'ai pas trouvé la solution pour les lignes blanches. Le problème se pose quand je télécharge des photos (beaucoup de photos = beaucoup de lignes blanches)

samedi 4 juin 2011

There is no business like show business

Me voilà arrivée à la fin de mon périple à vélo au Vietnam : Ho Chi Minh City ou Saigon.


J'en profite pour faire de la pub pour ma chorale préférée.

PELICANTO, présente son spectacle annuel les 9 et 10 juin, à 20h30, au Palais des Fêtes à Strabourg (5 rue Sellénick - 8 €). C'est très bientôt.


Le spectacle s'intitule "Pelicantoys" :


"Rubik's cube, Barbie, Monopoly... que sont devenus nos jouets d'enfant ? Jadis adorés, aujourd'hui oubliés, ils attendent sagement dans la vitrine d'un marchand d'occasion. Sagement ? Pas tant que ça, car au fil du temps et des arrivages les langues se délient et les personnalités se révèlent...

Rapprochez-vous, écoutez-les ! Il semblerait qu'ils parlent aussi de nous..."



Je n'ai pas vu le spectacle, mais je sais qu'ils y mettent tout leur coeur et qu'ils donneront le meilleur d'eux-mêmes. J'en profite pour les saluer et les embrasser.



Pour être un peu dans l'ambiance, voici l'opéra de Saigon