mardi 30 août 2011

On dirait le sud

Un petit message aujourd'hui, pour dire que je suis en train de filer à toute vitesse vers San Diego. Je donnerai plus de nouvelles quand j'aurai une bonne connection internet, pendant longtemps, et pas comme ce soir, sur une chaise, à l'extérieur de ma chambre de motel, sachant que dans une demi-heure il fera nuit.
Le soleil et la chaleur sont au rendez-vous depuis
quelques jours, à ma grande satisfaction. Je dois avouer qu'un moment, j'en ai eu vraiment assez du vent froid, voire glacial, venant du large. Je préfère même grimper dans la chaleur (2 175 feet sur la photo). Je peux enfin mettre le t-shirt sans manche que je trimballe depuis des milliers de kilomètres (vous aurez noté le haut des bras tout blanc). Les noms de séries télévisées s'enchainent : Santa Barbara (très très joli), Malibu (bof bof bof), demain Los Angeles. Au plus tard samedi, je serai à San Diego.

jeudi 25 août 2011

Petit traité sur le fog

Pourquoi y a-t-il autant de brouillard sur la côte californienne en été ?
Parce que les rayons du soleil chauffent l'air au dessus de l'eau froide du Pacifique. Ceci produit le fog. De plus, les températures à l'intérieur des terres sont élevées, l'air chaud s'élève entrainant un déficit d'air au niveau du sol, ce qui provoque un vent qui aspire le fog vers la terre. Quand les températures diminuent à partir de l'automne, il y a beaucoup moins de fog.
En pratique, pour le cyclotouriste cela veut dire quoi ? Cela signifie qu'il vaut mieux être au-dessus du fog (ensoleillé, chaud et sec) ou au-dessous du fog (gris et sec). Parce que dans le fog, il fait frais, gris et très humide.
Quelques illustrations :
dans le fog, au-dessus du fog, une tranche de fog. Le lecteur averti aura donc compris que le meilleur moment pour visiter la côte californienne est l'automne. D'autant plus que cela peut beaucoup varier d'un endroit à l'autre. A Monterey, il suffit de faire le tour de la petite péninsule qui mène à Carmel et on passe du gris au soleil. Un cycliste local m'a confié dimanche dernier que cela faisait deux semaines qu'il n'avait plus vu un bout de ciel bleu.
A cela s'ajoute des phénomènes extraordinaires comme ce coucher de soleil, très foggy.

dimanche 21 août 2011

Une semaine en ville (2)

Un des quartiers emblématiques de San Francisco se nomme "Mission". C'est là que la première mission catholique a été construite, c'est aussi là que l'on trouve des "murales". C'est l'occasion pour moi de faire remarquer que depuis le nord de San Francisco, les noms de lieu (villes, villages, rues) sont presque tous en espagnol. De plus, dans la rue et dans les petits commerces, j'entends de plus en plus parler "castillano". C'est au point que cela donne parfois l'impression d'avoir changé de pays. Mais bon, la Californie a d'abord été espagnole puis mexicaine. Dire que le Mexique l'a vendue... quelques jours avant que l'or soit découvert.
Toutes les bonnes choses ayant une fin, le séjour à San Francisco s'est achevé vendredi par le départ de Vérène, qui a ramené avec elle son vélo américain, et par mon retour sur la route de la côte. Retour aussi à mon organisation de voyageuse en solo. J'avais intitulé l'arrivée de Vérène "un grand tournant", son départ en est un autre. Sa présence pendant un mois a non seulement été particulièrement agréable, mais en plus, m'a fait prendre conscience de l'énergie mentale nécessaire au voyage en solo. Le retour sur la côte, c'est aussi le retour dans les campings des parcs étatiques et dans leurs sections "Hiker/Biker". Qu'est-ce que ça ? Pour encourager les marcheurs et les cyclistes, les parcs les accueillent dans des sections particulières pour un prix modique (entre 5 et 7 $). C'est évidemment très rentable et les parcs n'ont pas la possibilité de refuser un cycliste. C'est là aussi qu'on peut partager les expériences du jour, comme les panneaux donnant des indications hallucinantes pour les cyclistes dans la traversée de Santa Cruz. Néanmoins, hier, j'étais la seule à m'être arrêtée dans la journée pour aller rendre visite aux éléphants de mer, et je ne l'ai pas regretté. Aujourd'hui, à Monterey, cela commence vraiment à sentir le sud. Je vais enfin pouvoir rouler en t-shirt.

Une semaine en ville (1)

Je ne serai pas très originale en confirmant que San Francisco est une ville magnifique.
Quelle meilleure manière de la visiter que guidées par deux "San Franciscans" ? Nous avons passé le dimanche après-midi avec Alex et Pacha, d'un bout à l'autre de la ville, de quartiers en quartiers, dans le Golden Gate Park, une quarantaine de kilomètres à vélo. J'ai eu beau chercher un endroit moche, je ne l'ai pas trouvé.
L'architecture, les musées, les différents quartiers (chinois, japonais, vietnamien...), les "must see" des touristes, tout est un ravissement pour les yeux. Qui plus est, à San Francisco, quand on passe à côté d'un restaurant, on sent l'odeur de la nourriture et non la sempiternelle odeur d'huile de friture. Bon, je ne ferai pas de commentaire sur les rues incroyablement raides qu'il faut grimper à pied ou à vélo ; il n'y a pas vraiment moyen d'y échapper quel que soit l'endroit où l'on se rend. Je me demande toujours qui a bien pu avoir l'idée d'installer une ville dans un pareil endroit (c'était la même question à Dunedin et à Queenstown en Nouvelle-Zélande). Malgré tout, les cyclistes sont nombreux et la ville s'adapte : il y a même une longue rue avec une onde verte pour les vélos (une idée pour Strasbourg ?)
Heureusement, les "San Franciscans" ont trouvé quelques remèdes pour se faciliter les déplacements. Les fameux "cable cars", installés à la fin du 19ème siècle sont toujours en service (en partie) et ne sont pas uniquement une attraction pour les touristes. En matière d'attraction touristique, nous n'avons pas pu aller à Alcatraz, il aurait fallu réserver une semaine en avance. Ce sera une bonne raison pour revenir. L'autre raison, sera de revoir Alex et Pacha que nous avons retrouvées le mercredi soir pour un concert de jazz et le jeudi soir pour une visite (partielle) de l'Académie des Sciences de Californie. Lieu assez exceptionnel où l'on peut voir, entre autre, des papillons et des oiseaux de la forêt tropicale de très près. Dans le spectacle présenté au planétarium, les commentaires sont dits par Jodie Foster, pas moins.

samedi 13 août 2011

La porte dorée (2)

Le soleil, l'océan, les nuages et le fog...
La Highway 1 est également jalonnée de petits villages, certains très "Nouvelle Angleterre" et d'autres très "Far West". Un des plus connus est Mendocino (clin d'oeil pour Véro). Un petit morceau d'histoire aussi avec le Fort Ross, construit par les Russes au début du 19ème siècle et occupé pendant une quarantaine d'années. Les Russes avaient établi cette tête de pont méridionale pour produire de la nourriture pour les habitants de l'Alaska. Ils y ont installé les premières vitres de la Californie, ont construit les premiers bâteaux (autres que canoë et kayak) et le premier moulin à vent. Bien qu'équipés de 41 pièces d'artillerie, ils n'ont jamais tiré un coup de canon. Ils étaient plus (et mieux) occupés à faire du "business" avec les voisins.
Les kilomètres s'ajoutant aux kilomètres, une des grandes étapes de ce voyage s'est profilée à l'horizon : San Francisco. Tout d'un coup, je me suis rendue compte que dans les deux jours, j'allais traverser le Golden Gate Bridge, à vélo. Les derniers moments de campagne, le dernier camping (pour l'instant), et la ville s'est profilée à l'horizon ; comme dans les films, en mieux. Par chance, le temps était avec nous, la vue sur le pont et sur la "skyline" était dégagée et la ville est apparue comme un objet précieux posé au bord de l'eau. Vérène vient de passer les 1 500 kilomètres, et moi, j'en suis à 3 000 en Amérique du Nord. Il m'a fallu regarder les photos que j'ai prises depuis près de deux mois pour réaliser le chemin parcouru. Et je n'ai pas fini.
Maintenant, quelques jours de repos, des photos d'architecture, les lieux "à touristes", et demain, je retrouve Alex et Karen (les cyclistes du 2 juillet) pour un tour en vélo.

La porte dorée (1)

Après les parcs "Redwood" au nord de la Californie, la route de la côte conduit les cyclotouristes sur l' "avenue des Géants". Une petite route qui serpente au milieu des séquoias millénaires. Toujours aussi majestueux. Pour donner une idée de la taille de ces êtres immobiles et plein de vie, voici Vérène devant le tronc d'un arbre coupé à l'âge de 2 133 ans près de Fort Bragg. L'industrie du bois m'accompagne depuis le début de mon voyage en Amérique du Nord ; cela se traduit principalement par de gros camions transportant des troncs d'arbres et par des milliers de morceaux d'écorce parsemés au bord de la route.
C'est la célèbre Highway 1, splendide route longeant la côte de la Californie, qui nous a menées ensuite de Leggett (minuscule village) à San Francisco. Entre les falaises déchiquetées, les plages de sable fin (du beige au presque noir), les prairies brûlées par le soleil, les pins parasols, les eucalyptus. Entre le froid et le chaud (enfin surtout le frais). Cette route marque un changement pour les cyclistes, car elle est beaucoup plus escarpée et donc beaucoup plus "sportive" que tout ce qui précède. En deux jours nous avons grimpé la plus haute "bosse" de toute la côte Pacifique ainsi que la plus raide. Il a fallu aussi jongler avec le "fog" (brouillard), très spécifique à cette partie du monde. Qui dit "fog" dit temps frais, mais aussi beaux jeux de lumière. Voici une illustration de l'arrivée du fog : les deux photos ont été prises à dix minutes d'intervalle.

jeudi 4 août 2011

Eureka, Ca (2)

L'arrivée en Californie, quant à elle, n'a pas correspondu aux clichés.
En effet, c'est le froid et le brouillard qui nous ont accueillies. Je savais qu'il faisait frisquet parfois à San Francisco, mais je ne pensais pas qu'il pouvait faire vraiment froid au nord de l'état. Je me permets de citer Mark Twain qui disait que l'hiver le plus froid qu'il avait vécu, était un été à San Francisco. Vous pouvez voir sur la photo que je porte : un t-shirt, un coupe-vent et une veste de pluie. Plus tard, nous avons dû rajouter le pantalon par dessus le cuissard et j'ai mis un foulard sur les oreilles.
Surtout quand nous avons traversé les forêts de "redwoods" (séquoia), parmi les plus grands arbres du monde. Et il est bien connu que ce n'est pas dans les forêts qu'il fait le plus chaud...
Heureusement, le froid n'est pas permanent, et ces arbres méritent mille fois d'être visités. Nous voici devant "Big tree", plus de 100 mètres de haut et 6 mètres de diamètre.
Ce qui est également passionnant, c'est de pouvoir observer beaucoup d'animaux sauvages en liberté. Des phoques, des lions de mer, toutes sortes d'oiseaux de mer et de terre, des écureuils, des élans etc. Je crois bien que je n'ai pas écrit que j'avais vu un ours, début juillet, un soir de pluie, bien à l'abri dans ma chambre de motel. Nous avons aussi vu une baleine grise, coincée dans la Klamath river en attendant que le niveau de l'eau remonte (elle était venue se réfugier là car elle était poursuivie par des orques).
Pour finir, un petit clin d'oeil pour ma chorale préférée.

Eureka, Ca (1)

C'est de cette petite ville de Californie, où l'équipe Vérène/Marie-Laure se repose pour une journée, que j'envoie mon blog hebdomadaire. La particularité de Eureka, c'est d'avoir conservé de nombreux bâtiments de l'époque victorienne, dont ce charmant gâteau rose.
Depuis le dernier message, nous avons continué à longer la côte dans l'état de l'Oregon. Toujours des paysages magnifiques et très variés. La partie sud de la côte est beaucoup moins fréquentée que la partie nord, c'est étonnant car elle est au moins aussi belle. C'est pratique pour les cyclotouristes car il y a moins de trafic routier ; cela suppose aussi un peu plus d'organisation afin de prévoir les repas (peu de restaurants et peu de magasins). Ce qui est également pratique et très agréable, c'est le fort vent du nord qui nous a poussées pendant plusieurs journées. Le principe alors est de ne surtout pas faire demi-tour.
De grandes dunes à côté des conifères, des montagnes et de l'océan, produisent des paysages inhabituels (ici un lac d'eau douce à 200 m de l'océan). Les paysages de l'intérieur ne sont pas en reste, un pont pour le chemin de fer traverse ici la Smith River. La signalisation routière est parfois un peu baroque, mais (presque) toujours très claire.
Nous avons fini la partie "Oregon" devant les falaises et les ponts naturels de Thunder Cove, en nous réjouissant d'avoir pu bénéficier du soleil tout au long de la côte.