jeudi 1 septembre 2011

C'est le sud

Encore une journée de vélo et je serai à San Diego... Ces deux derniers jours, les souvenirs des onze dernières semaines me reviennent comme pour me rappeler le chemin parcouru. Au début, je ne pensais pas à la fin, c'était bien trop loin. Aujourd'hui, j'ai dépassé les 4 000 kilomètres en Amérique du Nord, et j'ai l'impression d'avoir fait une (petite) odyssée. La Californie du sud étant très différente de tout le reste, cela ajoute à l'impression d'avoir traversé un monde. Traverser oui, mais en prenant le temps.
Le changement d'ambiance a commencé à se faire sentir lorsque j'ai visité le "Hearst Castle" dont j'ai surtout apprécié l'emplacement - donc les vues sur l'océan et les montagnes - et les jardins. Néanmoins, la piscine, vue maintes fois à la télévision ou au cinéma, m'a rappelé qu'Hollywood n'était plus si loin que ça. Il a fallu aussi traverser de longues vallées consacrées à l'agriculture. Les installations d'irrigation sont énormes. Cela fait douter du bien fondé du principe de développement durable "consommer local". Faire pousser des fraises et des fleurs dans un lieu où il ne pleut pas, est-ce bien raisonnable ? Les paysages sont devenus de plus en plus "secs" et, pour changer, j'ai pris une route intérieure pendant deux jours. J'ai pu visiter la "Purisima Mission", une des 21 missions espagnoles de Californie. Celle-ci, entièrement reconstituée, m'a beaucoup plue par sa simplicité.
Puis, comme je le disais dans le message précédent, je suis arrivée à Santa Barbara, par la montagne (4 miles de montée, mais 7 miles d'une fantastique descente). Depuis Monterey les belles villas et les belles voitures se multiplient. Pas partout bien sûr. Il y a la "17 mile road", avec ses maisons plus luxueuses les unes que les autres, les collines de Malibu aussi. J'en suis restée parfois bouche bée. Toutefois, luxueux ne veut pas toujours dire beau, c'est une question de goût. Je n'ai pas cru mes yeux quand j'ai croisé une Bugatti Veyron. Quelle différence avec le nord de la Californie qui semblait un peu déshérité.
Et bientôt, ce sont les plages de Los Angeles qui se sont ouvertes sous mes roues. Quoi de mieux qu'une piste cyclable en plein milieu de la plage ? Il y a d'énormes vagues ces jours-ci, dues à une marée haute très haute, mais aussi à une tempête qui a éclaté en Nouvelle-Zélande... le monde est petit. A l'occasion de l'un de mes derniers petit-déjeuners en camping, j'observais le bel endroit où j'avais la chance de me trouver et la phrase suivante a illustré mon état d'esprit : "Tous les matins du monde sont sans retour" (je n'en connais plus l'auteur), et j'ai ajouté "mais quels matins !" Il me reste deux mois et demi de voyage, et j'ai déjà vu tant de belles choses, fait de si belles rencontres, qu'il m'arrive de regarder en arrière en repensant à comment tout a commencé. Et là, c'est un extrait de la chanson de Véronique Sanson "Vancouver" qui fera la conclusion de ce message : "je rêve de choses dont j'ai réellement envie".

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