jeudi 27 octobre 2011

"Rempart de lances"

C'est le nom zulu des montagnes que les Afrikaans ont par la suite nommées "Drakensberg" ou "montagnes du dragon". Situées, grosso modo, à quatre cent kilomètres au sud de Johannesburg, elles forment la frontière avec le Lesotho. L'occasion pour moi de faire une randonnée pour aller observer les montagnes et leurs abords par le haut. Six cent mètres de dénivelé à pied pour pique-niquer à 3121 m d'altitude. Et pour les deux mille cinq cents mètres précédents, une petite camionnette. C'est de là aussi que l'on peut observer les Tugela Falls, les deuxième plus hautes chutes d'eau du monde. Elles sont peut être hautes, mais le débit était très réduit ce jour-là. Je ne suis même pas sûre que les quelques gouttes d'eau du sommet (le ruisseau à gauche) arrivent au pied de la montagne, mille mètres plus bas. Ce qui est sûr, c'est que tous les marcheurs étaient tôt au lit ce soir là, même les deux courageuses Allemandes qui se sont baignées.
Le lendemain, j'ai pu aller faire un tour au Lesotho. Toujours dans la petite camionnette. Passée la frontière, à environ deux mille mètres d'altitude, la route se transforme très vite en piste défoncée et les véhicules motorisés disparaissent presque complètement. Le Lesotho est l'un des trois pays les plus pauvres du monde. Ce que j'en ai vu, c'est un village situé dans un panorama superbe. C'était samedi, jour sans école, les enfants étaient présents à chaque coin de chemin. Très favorables aux photos. Accompagné par notre guide, le groupe dont je faisais partie a pu tester la bière "faite maison" (je ne vais pas me battre pour en boire à nouveau), la seule bière brassée au Lesotho et un exemple de repas local (semoule de maïs et "épinard"). Nous avons pu discuter avec une des guérisseuses du village, dans sa petite maison. Au mur étaient accrochés, soigneusement encadrés, deux certificats de naissance. Ce qui m'a surprise : le calme. Pas de moteur = pas de bruit. Néanmoins, les soucis des habitants ne sont pas cachés : la pauvreté, la première clinique à quarante-cinq minutes (de voiture), fermée le week end, l'école - qui est entretenue par la communauté et les donations, et non par le gouvernement -, le collège à deux heures de marche. Il y a aussi quelques peintures préhistoriques qui ont été dégradées par des villageois malveillants et le guide qui ferme soigneusement la camionnette à chaque fois que nous nous en éloignons.
Après une journée de repos, j'ai pris la route pour rejoindre, une dernière fois, la côte. J'ai fait étape à St Lucia, à environ cent cinquante kilomètres de la frontière du Mozambique, afin d'aller dans le iSimangaliso Wetlands Park et d'y observer des hippopotames. En supplément, un superbe kudu a bien voulu poser pour les visiteurs.
Lors des mes longues étapes en voiture, j'écoute SA FM, un genre de France Inter sud-africain. C'est très instructif. Tous les sujets de société sont abordés et la parole est largement laissée aux auditeurs. Je dirais que la quantité et la gravité des problèmes auxquels les sud-africains sont confrontés est impressionnante, mais une chose est sûre : ils parlent de tout sans se voiler la face.

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